
L'Everest, point culminant du monde à 8848,86 mètres, attire chaque année des centaines d'alpinistes venus du monde entier. Plus de 4000 personnes ont réussi à atteindre son sommet, mais près de 300 ont perdu la vie dans la tentative. Cette statistique souligne la dangerosité extrême de l'ascension et la nécessité d'une préparation méticuleuse. L'ascension se déroule à travers une série de camps de base, chaque étape représentant des défis spécifiques et des risques accrus. Ce guide détaille les étapes cruciales de cette aventure exceptionnelle, des préparatifs au sommet.
Les camps de base : une approche graduelle vers le toit du monde
L'ascension de l'Everest est une progression méthodique et graduelle à travers une série de camps de base. Chaque étape est déterminante pour l'acclimatation physique et mentale, et pour la gestion des risques inhérents à l'altitude et aux conditions climatiques. L'itinéraire classique par le versant sud, depuis le Népal, est le plus emprunté, bien qu'un itinéraire nord, depuis le Tibet, soit également populaire. Ces deux itinéraires présentent des défis uniques à chaque camp.
Camp de base (5364m) : acclimatation et préparation
Le camp de base, situé à 5364 mètres, sert de point de départ et de lieu d'acclimatation. Il est installé au pied de la montagne, offrant une infrastructure relativement confortable comparée aux camps d'altitude. On y trouve des tentes, des cuisines, des sanitaires et des équipements médicaux de base. La durée du séjour au camp de base peut varier de quelques semaines à plusieurs mois, selon la stratégie de chaque alpiniste. La période d'acclimatation est cruciale pour prévenir le mal aigu des montagnes (MAM), une condition grave liée à la diminution de la pression partielle d'oxygène en altitude.
- L'hypoxie, ou manque d'oxygène, est le principal défi à ce stade.
- Des ascensions progressives à des altitudes plus élevées, suivies de descentes pour permettre au corps de s'adapter, sont pratiquées. L'ascension au camp I et au camp II est une pratique courante.
- Une hydratation et une nutrition optimales sont cruciales.
- Les alpinistes passent plusieurs semaines à peaufiner leur équipement et à s'entraîner.
- La météo est constamment surveillée, car elle peut changer brusquement et rendre les conditions d'ascension dangereuses.
Environ 1500 personnes séjournent au camp de base pendant la haute saison (avril-mai et septembre-octobre), créant une communauté d'alpinistes, de sherpas et d'équipes de soutien.
Camp I (6065m) et camp II (6500m) : augmentation de la difficulté
À partir du Camp I (6065 mètres), la difficulté augmente sensiblement. Le terrain devient plus accidenté, plus raide et exposé aux chutes de pierres et aux avalanches. Les conditions météorologiques sont plus imprévisibles, avec des températures plus basses et des vents violents. L'approvisionnement devient plus complexe et les camps sont plus sommaires.
- Le risque d'avalanche est significativement plus élevé à ces altitudes.
- Les symptômes du MAM peuvent apparaître plus fortement, incluant fatigue extrême, maux de tête, troubles du sommeil et perte d'appétit.
- Une hydratation et une alimentation adaptées sont essentielles pour maintenir les forces et l'énergie.
- Les communications sont essentielles pour la sécurité des alpinistes. Les radios et autres systèmes de communication sont utilisés pour prévenir les dangers et coordonner les ascensions.
- La différence entre les itinéraires Sud et Nord est flagrante : l'itinéraire Sud est réputé plus exposé aux avalanches, tandis que l'itinéraire Nord présente des pentes plus raides et techniques, nécessitant une expertise spécifique en escalade sur glace.
A ces altitudes, le corps humain doit s'adapter à une pression atmosphérique considérablement réduite. Chaque mouvement demande un effort surhumain.
Camp III (7162m) et camp IV (7925m) : la zone de la mort
Au-delà de 7000 mètres d'altitude, les alpinistes entrent dans la "zone de la mort". L'air est extrêmement raréfié, la température peut chuter jusqu'à -40°C, et le corps humain est poussé à ses limites extrêmes. La fatigue physique et mentale est intense. Les risques de gelures, d'œdème pulmonaire et d'œdème cérébral sont maximaux. L'assistance des sherpas devient indispensable.
- Le Lhotse Face (itinéraire Sud) est une paroi rocheuse et glacée extrêmement dangereuse, exposée aux chutes de pierres et aux avalanches. Elle nécessite une expertise technique avancée en escalade sur glace.
- Le Col Nord (itinéraire Nord) est un passage exigeant qui nécessite des compétences techniques spécifiques.
- L'utilisation de cordes fixes est essentielle pour la sécurité, ainsi que le recours à des techniques d'escalade sur glace et de progression encordée.
- La motivation et la force mentale sont aussi importantes que les capacités physiques. La gestion du stress et de la fatigue sont des éléments clés de la réussite.
- Le temps de séjour à ces altitudes est limité pour minimiser les risques.
Au Camp IV, situé à environ 7925 mètres, les alpinistes préparent leur dernière ascension vers le sommet, une étape décisive qui nécessite une préparation physique et mentale impeccable.
L'ascension finale vers le sommet : un défi ultime
L'ascension finale depuis le Camp IV vers le sommet est l'étape la plus périlleuse de l'expédition. Elle demande une planification minutieuse, une résistance physique et mentale exceptionnelles, et une vigilance constante face aux dangers environnementaux. Le choix du moment de l'ascension est crucial, car une fenêtre météo favorable est essentielle pour réussir. Une tempête soudaine peut être fatale.
- La dernière ascension peut durer plus de 12 heures et demande un effort physique considérable.
- Le terrain est extrêmement difficile, avec des pentes raides, des crevasses et des zones exposées à la chute de séracs.
- Les risques météorologiques sont permanents : blizzards, vents violents, gelures et températures extrêmement basses.
- La fatigue, l'altitude et le manque d'oxygène peuvent affecter le jugement et les capacités physiques.
- La gestion mentale du stress est cruciale pour surmonter les difficultés et atteindre le sommet.
Seuls les alpinistes les plus expérimentés et les mieux préparés peuvent espérer atteindre le sommet de l'Everest. La réussite est le fruit d'une combinaison de compétences physiques, d'entraînement rigoureux, de préparation mentale, et d'une grande dose de chance.
L'ascension de l'Everest demeure un défi extraordinaire qui exige une préparation minutieuse, une stratégie précise et une gestion constante des risques à chaque étape. La compréhension des conditions spécifiques de chaque camp de base est essentielle pour augmenter les chances de réussite et assurer la sécurité des alpinistes.